Cinéma
Critiques des films vus avec un bon chocolat chaud devant la cheminée.
Les Trois Mousquetaires (2011)
Les Trois Mousquetaires
de Paul W.S Anderson (2011)
Voir associer le nom Paul W.S Anderson à un nouveau projet d’adaptation des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas n’augurait de prime abord rien de bon. Et pour cause il s’agit là d’un réalisateur dont la grande partie de la filmographie se résume à la nanardesque (mais souvent involontairement très drôle ) série des Resident Evil ou le très mauvais Alien Vs Predator qui réussissait l’exploit de ridiculiser deux mythes cinématographiques à la fois. Autant dire que cette adaptation là avait de bonnes raison de susciter pas mal de doutes et craintes. Pourtant sans être véritablement bon, Les Trois Mousquetaires se révèle au final assez divertissant à voir.
Anderson parvient à rendre son film regardable ( ce qui représente déjà une réussite en soi) et cela grâce à une certaine reconnaissance de ses défauts. Soyons clair beaucoup de scènes des Trois Mousquetaires ne sont pas moins invraisemblables ou risibles que celle des Resident Evil et le scénario n’y est pas franchement plus brillant mais le ton adopté fait toute la différence. Le principal problème des précédents films du réalisateur était le fait que malgré leur caractère incroyablement ridicules ces long-métrages se prenaient parfaitement au sérieux. Tout y était traité au premier degré et Anderson voulaient faire passer ses films pour des films très honorables de science-fiction ou d’action alors que l’on se rapprochait plus de la parodie involontaire. Toutefois avec Les Trois Mousquetaires, Anderson , sans se réinventer visuellement, introduit une part de second degré qui donne à son oeuvre un aspect directement plus sympathique. En prenant conscience de son ridicule, cette adaptation ne se prend plus au sérieux et peut donc se permettre d’accumuler les clichés et incohérences sans donner le sentiment au spectateur qu’on le prend pour un idiot. Ainsi l’accumulation de bateaux volants ( !!!!), de missions à la James Bond, des scènes à la Indiana Jones ou d'anachronismes à tomber par terre ne nous choquent pas plus que ça si on accepte le postulat d’une adaptation complètement barrée face à laquelle Dumas se serait sûrement retourné dans sa tombe. On est à la limite de la parodie et cela aurait pu en être une bonne si les scénaristes n’avaient pas , à plusieurs moments du film, tenté de le ramener vers une sphère plus premier degré qui ne peut décidément pas fonctionner avec la vision d’Anderson; le spectateur ne peut tout simplement pas croire en cet univers et toutes les tentatives pour donner un semblant de cohérence à l’ensemble tombent à l’eau. Il est dommage que Anderson ne soit pas allé jusqu’au bout de la démarche parodique car en naviguant entre les deux Les Trois Mousquetaires ne sait pas toujours sur quel pied danser et le semblant de logique présentée ne peut pas être pris au sérieux au vu du spectacle proposé à côté qui est complètement illogique. Ce caractère incohérent n’est pas un défaut en soi mais il aurait fallu s’y investir totalement. D’ailleurs ce sont sûrement les scènes d’actions où le réalisateur se lâche totalement et abandonne toute conception de la mesure et de la vraisemblance qui sont les meilleures du film, que ce soit les batailles navales dans les airs ou le duel sur le toit de Notre-Dame, Anderson se révèle plutôt inspiré et propose quelque chose de très divertissant.
Les Trois Mousquetaires ( bon quatre en fait du coup...)
Mais un film divertissant n’est pas forcément un bon film et c’est le cas des Trois Mousquetaires, agréable sur le moment mais au final extrêmement oubliable. En réalité le film est une coquille vide: une oeuvre amusante et avec quelques effets visuels surprenants mais scénaristiquement vide et dénuée de tout propos. Jamais l’histoire ne sort des sentiers battus et les surprises ne viennent que des accessoires rajoutées par dessus et jamais de l’écriture elle même, c’est ce qui empêche ce film de réellement décoller comme une véritable relecture décalée et second degré. Le film s’ouvre sur une scène d’action convenue avant de faire une ellipse et de nous présenter le jeune d’Artagnan , candide et impétueux , en partance pour Paris afin de rejoindre les Mousquetaires; puis nous avons le droit au complot, scènes d’actions,intrigue amoureuse traditionnelle, course-poursuite, remise en question des héros, bataille finale etc. Tous les ingrédients auxquelles nous nous attendions avant d’y assister avec un certain ennui.
De plus le casting se révèle assez inégal malgré les noms ronflants qui s’y trouvent et seuls les comédiens qui ont compris qu’il fallait surtout ne pas se prendre au sérieux dans ce film s’en sortent bien. A ce titre le jeune Logan Lerman (Percy Jackson, Fury) n’est jamais très crédible et force son jeu dans ce rôle d’un d’Artagnan plutôt tête à claques. Orlando Bloom (Le Seigneur des Anneaux, Pirates des Caraïbes, Troie) et Milla Jovovich (Le Cinquième élément, Resident Evil) sont en roue libre totale et jouent très justement sur le second, voire troisième degré, pour des personnages qui seraient autrement apparu comme très mal écrit. La moustache grandiose de Christoph Waltz (Inglorious Basterds, Django Unchained) justifie à elle seule une visionnage du film tandis que le talent de Mads Mikkelsen (Hannibal, Casino Royale) est gâché à cause d’un rôle de second couteau que n’importe qui aurait pu jouer. Freddie Fox ( The Riot Club) en fait par contre beaucoup trop dans les cabotineries et réussit à se rendre particulièrement gênant dans un film qui se veut déjà second degré. Mention spéciale au trio de mousquetaires formé par Matthew MacFayden (Ripper Street , Anna Karénine), Luke Evans ( Le Hobbit, La Belle et la Bête) et Ray Stevenson (Punisher:War Zone ) dont l’alchimie est plutôt bonne et qui parviennent même à toucher dans ce rôle d’anciens soldats d’élite tombés en disgrâce et qui courent après leur gloire passée.
En roue libre vous dis-je.
Le mot de la fin:
Les Trois Mousquetaires n’est pas la catastrophe industrielle que l’on pouvait craindre. En se prenant, très heureusement, pas au sérieux; Anderson évite l’écueil dans lequel il était tombé lors de ses précédents films et nous propose une oeuvre décomplexée et divertissante qui souffre toutefois d’un manque total d’écriture intelligente ou de démarche cinématographique intéressante. Regardable et oubliable.
Ma note: 10/20
Rogue One: A Star Wars Story (2016)
Rogue One : A Star Wars Story
de Gareth Edwards (2016)
Ce premier film spin-off ( “dérivé”) de la saga culte s’intéresse à une histoire différente de celle de la famille Skywalker au centre des épisodes classiques ; c’est aussi la seconde réalisation de Disney pour Star Wars après Le réveil de la Force de J.J Abrams (2015). Rogue One: A Star Wars Story suscitait les craintes et les attentes après un dernier opus efficace mais trop peu novateur , finalement le spin-off remplit parfaitement son contrat en surprenant grâce à une approche inattendue de cet univers pourtant si familier du public.
L’action se situe chronologiquement entre les épisodes III et IV, plus précisément quelques jours avant l’introduction d’Un Nouvel Espoir . Le film met la lumière sur la mission rebelle visant à subtiliser les plans de l’Etoile noire , nouvelle arme destructrice de l’Empire, pour en connaître les failles. Le postulat de base est aussi simple que cela peut de prime abord décevoir : l’univers de Star Wars est si vaste et porteur d’un tel potentiel que l’on aurait pu s’attendre à un film à l’intrigue plus ambitieuse , prenant place dans un autre contexte que celui de la Trilogie Originale. Certes , revoir les X-Wing et autres Stormtroopers qui ont bercé notre enfance jouent sur la fibre nostalgique mais l’impression de “déjà vu” était un réel danger pour ce film. Un spin-off se doit de proposer quelque chose de différent par rapport à sa saga d’origine pour justifier son existence; se concentrer sur une intrigue dont la majorité public connaît déjà l’issue était un risque important.
Et pourtant Rogue One: A Star Wars story parvient à surprendre en proposant un volet qui reste dans l’esprit Star Wars tout en apportant un nouveau souffle audacieux et bienvenu à la franchise. Ce qui frappe d’emblée est l’ambiance du long-métrage : exit la magie spirituelle de la force ou la mystique Jedi ; on a plutôt le droit à un véritable film de guerre qui pourrait être qualifié de “réaliste” dans sa démarche ( toutes proportions gardées ; parler de réalisme dans un space-opera peut paraître déplacé mais je précise bien que c’est dans la démarche que le film se rapproche d’un film de guerre très terre-à-terre). Nous découvrons une Rébellion qui mène une lutte désespérée et vaine pour déstabiliser un Empire tout-puissante. Et c’est cet combat perdu d’avance qui animera les héros qui n’en sont pas vraiment d’ailleurs. La noblesse chevaleresque des Jedis est bien éloignée des méthodes radicales du Capitaine Cassian Andor qui dirige l’escouade, ou des théories extrémistes de Saw Gerrera. Le film étoffe le background ( contexte) de cette sombre époque séparant la chute de la République et l’avènement de Luke Skywalker dont on connaissait bien peu de choses en détaillant la hiérarchie impériale ou les divers courants de la résistance plus ou moins extrémistes.
(Oh! Un X-Wing! Nostalgie quand tu nous tiens...)
La lumière ne semble pouvoir venir de nul part, les personnages sont livrés à eux-même et aucun héros salvateur ne volera à leur secours ; du moins pas du “bon côté” si tant est qu’il y ait encore un bon côté parfaitement défini vu comment le film malmène le manichéisme pourtant inhérent à la saga : ici les impériaux ne sont pas tous foncièrement mauvais ( Galen Erso) et tous les rebelles ne sont pas des anges.
Côté réalisation, le film est là aussi une réussite. Gareth Edwards nous avait déjà montré son amour du gigantisme et du jeu de perspectives lors de certains plans tétanisant de la bête dans son contrasté Godzilla (2014) , film aux bonnes idées de mise en scène qui perdait malheureusement son fil scénaristique. Dans Rogue One : A Star Wars story il continue à produire ce sentiment d’écrasement à coup de plongées et contre-plongées qui insistent sur le rapport de force ridiculement inégal entre le groupe rebelle et l’armada impériale. Les scènes d’actions sont filmés avec dynamisme et si on devine les CGI ( images de synthèses) ces dernières ne nous font jamais sortir de l’action grâce à un habile montage mêlé à des effets spéciaux réels.
Le Réveil de la Force était une suite efficace et bien menée mais on lui avait , à juste titre, reproché un certain manque d’audace scénaristique et visuelle. Cette audace Rogue One : A Star wars story en est bourré de par son ton guerrier et pragmatique, sa photographie sale, ses anti-héros sublimés, ses batailles inédites qui en mettent plein la vue et ses planètes aux visuels originaux. C’est assez paradoxal dans la mesure où Le Réveil de la Force se déroule dans une autre époque que la trilogie originale ( 30 ans plus tard) quand Rogue One: A Star Wars Story est complètement intégré dans la trame de celle-ci; sur le papier les idées novatrices auraient dû se situer chez le premier du nom mais c’est tout le contraire. En bref Rogue One: A Star Wars Story se démarque et ce dès les premières secondes avec l’absence de texte déroulant en guise d’introduction narrative.
Le film ne renie pas pour autant son héritage et c’est avec un plaisir d’enfant que l’on y retrouve les marqueurs de la saga comme les croiseurs impériaux, les virevoltants X-Wing ou les retours de visages connus comme ceux de Mon Mothma, Bail Organa ,du Grand Moff Tarkin et bien entendu de Dark Vador et de la Princesse Leia. Sans trahir l’esprit originel de la saga dans lequel l’oeuvre s’ancre, Rogue One: A Star Wars Story parvient également à sortir des sentiers battus.
Néanmoins le film n’est pas parfait et souffrent de quelques défauts qui l’empêchent vraiment de prendre une autre dimension cinématographique. Les membres de l’équipe “ Rogue One” paraissent tous très intéressants voire mystérieux seulement l’intrigue rythmée sacrifie quelque peu leur traitement. Si bien que l’attachement du spectateur envers tous les membres du groupe, à l’effectif pourtant limité, devient quelque peu compliqué. L’issue tragique aurait pu avoir une puissance émotionnelle décuplée si on avait “ mieux connu” ces personnages. Le rythme soutenu de la trame ne permet peut-être pas de s’attarder sur tous les protagonistes mais quelques scènes supplémentaires pour les approfondir auraient été très utiles.
La première partie du film paraît aussi un petit peu brouillonne dans sa construction bien que captivante. Elle n’est pas ratée mais le spectateur se retrouve baladé aux quatres coins de la galaxi een l’espace de quelques minutes avec une quantité considérable d’informations à assimiler sans qu’on lui laisse le temps de respirer un peu et saisir parfaitement les enjeux. Bien heureusement le film rectifie le tir passé la première demi-heure. Certaines critiques ont tiqué devant la modélisation 3D en “motion-capture” du Grand Moff Tarkin ( son interprète Peter Cushing dans Un Nouvel Espoir étant décédé ) , j’ai pour ma part trouvé la technique assez bluffante de réalisme malgré quelques petites approximations au niveau des expressions corporelles.
La fine équipe.
Au niveau du casting deux visages se détachent d’emblée : Felicity Jones ( Une merveilleuse histoire du temps, True Story ) et Diego Luna ( Y tu Mama tambien, Elysium). Ce sont sûrement les deux seuls acteurs bénéficiant d’une présence à l’écran assez conséquente pour développer de manière optimale leurs personnage: Jyn Erso et Cassian Andor. Après le succès Daisy Ridley , Disney a de nouveau confié le rôle principal à une jeune actrice qui remplit parfaitement le contrat dans ce rôle de vagabonde et forte tête qui n’a jamais froid aux yeux. Diego Luna parvient bien à transmettre l’ambiguïté de son personnage d’officier rebelle complètement dévoué à la cause mais aussi de se montrer d’une violence aussi froide que spontanée. Les autres têtes d’affiche font très bien le travail à commencer par Madds Mikkelsen ( Hannibal, 007:Casino Royale) qui ne force pas son talent mais dont le charisme naturel suffit, Ben Mendelsohn (Bloodline, Animal Kingdom) est parfait dans le rôle de cet officier supérieur peu à peu dépassé par les événements, le légendaire Forest Whitaker ( Le Dernier Roi d’Ecosse , Le Majordome) est totalement en roue libre dans son rôle décalé et nous livre une prestation aussi loufoque que fascinante. Riz Ahmed (Night Call)se montre en retrait malgré quelques regrets et le duo Donnie Yen (Ip man) / Jiang Wen (Let the bullets fly) ne dispose pas d’un temps suffisant pour montrer l’étendue de leur talent mais dans ce que l’on voit l’alchimie fonctionne à merveille. Mention spéciale à Alan Tudyk (Firefly)qui prête brillamment sa voix au droïde K-2SO.
Enfin, et malgré le ton plutôt pessimiste de l’oeuvre, l’humour cher à la saga est bien présent et passe encore par les droïdes même si là aussi on est dans un registre différent. K-2SO s’illustre par son cynisme et un humour peu conventionnel.
Le mot de la fin:
Après l’efficace mais trop peu audacieux Le Réveil de la Force Disney risquait gros avec ce spin-off attendu au tournant. Finalement Rogue One : A Star Wars Story est une réussite et un captivant film de guerre. L’univers de Star Wars est si fourni que divers histoires aux ambiances différentes peuvent y avoir leur place, le film profite donc de ce statut de spin-off et de one-shot pour ouvrir de nouvelles portes en espérant que d’autres films dérivés suivront son exemple. En cela la présence du “Star Wars Story” dans le titre est significative : on est bien dans l’univers de la saga mais pas vraiment dans celle-ci à proprement parler ; c’est précisément ce qui libère Rogue One: A Star Wars Story et lui confère une vraie singularité.
Oui oui ! C'est bien lui.
Ma Note: 16/20 Un très bon film de guerre dans l’univers de Star Wars. Osé et bien mené , dommage que le traitement des héros en pâtisse .
Logan (2017)
Logan
De James Mangold (2017)
Epilogue de la trilogie superhéroïque centrée sur le célèbre mutant Wolverine et dernier film de l’illustre Hugh Jackman dans le rôle éponyme après dix-sept ans et neuf films à son actif, Logan surprend par ses partis-pris aux antipodes du standard calibré des blockbusters de ce genre depuis quelques années.
Les superhéros défilent à un rythme effréné dans nos salles de cinéma depuis plus d’une quinzaine d’années à présent et connaissent des fortunes diverses aussi bien sur le plan financier que qualitatif. D’un côté nous avons la firme Warner Bros en partenariat avec DC Comics ou la Distinguée Concurrence qui nous a gratifié de quelques très bonnes oeuvres ( la trilogie The Dark Knight de Christopher Nolan par exemple) mais aussi de véritables catastrophes industriels ( Suicide Squad de David Ayer en est la dernière en date). Avec leurs films urbains, sombres et sérieux DC , parti un poil trop tard, peine à refaire son retard sur l’empire qu’est devenu Marvel Studios en partenariat avec Disney avec son univers interconnecté reliant films à grands succès, séries télés, web-séries, courts-métrages et même comics. Une véritable manne financière qui a malheureusement un peu tendance à sacrifier l’identité potentielle de chaque oeuvre au profit de la cohérence globale de l’univers et du fan-service ; cependant il est bon de rappeler que la Maison des Idées ( surnom de la firme) a tout de même accouché de quelques produits très réussis comme Iron Man (2008) de Jon Favreau, Les Gardiens de la Galaxie (2014) de James Gunn ou la série Daredevil diffusée depuis 2015 sur Netflix.
Entre ces deux mastodontes du genre superhéroïque se trouve la 20th Century Fox qui détient les droits de la saga X-Men ( qui appartiennent dans les comics à l’univers Marvel mais pas sur les écrans à cause de soucis de droits un peu comme l’était Spider Man avec Sony jusqu’à l’accord avec Marvel Studios… oui c’est un peu compliqué ). Lancée au tout début du siècle avant tous ces univers connectés Dc et Marvel , la saga X-Men est devenue culte avec des films de haute-volée mais aussi quelques ratés à commencer par le premier spin-off portant sur l’un des personnages emblématiques de cet univers: X-Men Origins: Wolverine (2009). Mais ces derniers temps la Fox a compris que pour pouvoir exister sur ce marché presque saturé des adaptations de comics il fallait se démarquer en tentant des choses nouvelles, inédites pour le public: cela avait été le cas en 2016 avec Deadpool de Tim Miller qui n’hésitait pas à casser les codes, briser le quatrième mur et presque parodier un monde vu et revu à travers un personnage transgressif à outrance, très original et faisant preuve d’une violence extrême complètement décomplexée ; de ce cocktail résulte un film inégal et qui tombe parfois dans l’excès inutile mais qui ne laisse pas indifférent. Logan suit la même démarche dans sa volonté d’affranchissement des dogmes en empruntant un chemin bien différent mais pas moins osé. Et c’est un pari réussi.
Si Logan est considéré comme un film de superhéros on a parfois bien du mal à s’en rendre compte tant Mangold , de retour à la réalisation après le correct Wolverine: Le Combat de l’Immortel (2013) nous donne à voir une oeuvre qui n’a rien à voir avec ce qu’on s’attend à voir pour une oeuvre de ce genre. En réalité on se rapproche plus d’un hybride de road-movie et de western brutal et réaliste dans lequel se serait égaré un héros griffu qui n’a vraiment plus rien de “super”.
L’histoire prend place dans un futur proche loin d’être idéal mais qui ne tombe pas dans le genre post-apocalyptique où la quasi-totalité des mutants ont disparu ce qui marque déjà une rupture importante avec le reste de la saga X-Men. On y retrouve un Wolverine désabusé, cynique, et plus aigri que jamais qui vit reclus près de la frontière américano-mexicaine avec son ancien mentor Charles Xavier qui a bien perdu de sa superbe, et le mutant albinos Caliban. Mais ce quotidien bien peu enviable mais au moins tranquille se verra bousculé quand la jeune Laura Kinney , jeune mutante aux pouvoirs similaires à ceux de Logan, débarque dans leur vie, poursuivie par de dangereux individus décidés à la capturer coûte que coûte. Xavier convainc alors Wolverine de conduire la jeune fille vers le Nord pour l’aider à fuir. S’ensuivra un périple sur les routes de cette Amérique déclinante qui se révèlera aussi émouvant que brutal.
L’argument principal du film est la charge émotionnelle qu’il dégage : un atout important au regard du schéma redondant “Héros orphelin / Belle dame à sauver” des films du genre. Dernier film centré sur Wolverine ( du moins avec Hugh Jackman) , ce Logan est un splendide hommage et adieu au personnage qui prend la forme d’une fresque transgénérationnelle de passage de relais entre le trio de personnages principaux: le vieillissant Professeur Xavier , Logan et la jeune Laura. Logan et Xavier, anciens symboles des resplendissants X-Men, semblent à bout de souffle, en fin de parcours et on assiste là à leurs derniers faits d’armes; ils sont tous deux au bord du gouffre : Charles Xavier voit les affres de la vieillesse le gagner tandis que Logan perd peu à peu son pouvoir de régénération tandis que l’ossature métallique qui faisait sa force l’empoisonne lentement de l’intérieur ; leurs pouvoirs les abandonnent : la capacité intellectuelle du Professeur X ou l'invulnérabilité de Wolverine ne sont presque plus. Les superhéros sont descendus de leur piédestal céleste et sont devenus des hommes. Ces “héros” ne sont donc plus idéalisés et s’ils suscitent l’empathie du spectateur , ce dernier aura bien du mal à vouloir se projeter dans ces personnages. Le film se penche ainsi davantage sur l’homme que sur le symbole du héros ; tout est indiqué dans le titre : Logan et non Wolverine.
Mais si l’émotion prévaut il ne faut pas oublier qu’une place de choix est reservée aux scènes d’action qui sont là aussi bien différentes des standards habituels. Tout d’abord elles sont renforcées dans leur fond par l’impact émotionnel du film comme vu ci-dessus et elles surprennent aussi par leur forme sans concession. Fort du succès de Deadpool , la FOX a donné son feu vert pour que Logan soit lui aussi un film classé R ( non tout-public ; interdit aux plus jeunes). Toutefois la violence parfois extrême n’a rien à voir avec celle du film de Tim Miller, elle va même plus loin dans la mesure où elle n’est pas atténuée ou dédramatisée par un second voire un troisième degré parodique ; au contraire elle est brutale et terre-à-terre et chaque coup est traité avec la gravité qu’il mérite. Là où je reprochais à Deadpool de banaliser voire de rendre fun la violence ; ici je ne peux que saluer la démarche honnête de Mangold. Les personnages n’ont ni le temps ni le coeur de placer des blagues entre deux échanges de coups comme le font les Avengers. On ne rit pas durant ces combats mais on reste scotché à son siège devant ce spectacle soigneusement chorégraphié et d’une brutalité où même la dimension épique a disparu. Le film suit un postulat simple mais souvent bafoué par le cinéma : la violence fait mal. Cela pourrait paraître évident mais bien souvent l’horreur de la guerre est écartée au profit du souffle épique ou de l’humour ; pas dans Logan où aucun des spectateurs n’aura envie de se retrouver dans le feu de l’action. Notons aussi que la meilleur scène d’affrontement du film est paradoxalement celle où il n’y a pas vraiment affrontement ; quand Xavier attaqué suspend le temps et que Logan puise dans ces dernières ressources pour avancer et abattre les ennemis immobiles qui menacent le vieil homme ; entre les efforts inhumains de Wolverine ou la mise en situation ingénieuse nous avons là un grand moment de cinéma d’action sans affrontements directs.
La photographie travaillée sur des teintes de jaune-orangé avec soin et la bande son oppressante renforce cette idée de crépuscule , de chute des héros. Quelques sublimes plans contemplatifs durant le voyage des personnages ajoutent encore quelques doses de mélancolie durant le récit. Une version retravaillée en noir et blanc est même proposée dans le Blu Ray du film et selon les premiers retours elle apporte vraiment quelque chose de fort au film. Les effets spéciaux sont discrets et ne prennent jamais le pas sur cette atmosphère réaliste malgré le fait que le récit se place dans un futur qui ne se manifeste finalement que par petites touches ça et là sans vraiment influer sur une trame qui finalement aurait très bien pu se passer à n’importe quelle époque. Le travail d’écriture est aussi remarquable , tous les dialogues se justifient et aucun ne sonnent creux ; certaines scènes parmi les plus puissantes en sont d’ailleurs quasiment dénués et tout passe par le jeu des acteurs presque tous remarquables. Pour sa dernière Hugh Jackman (X-men, Le Prestige) magnétise le public et ne fait plus qu’un avec Wolverine ; Jackman est Logan et c’en est presque troublant , rarement la frontière entre acteur et personnage n’aura semblé aussi ténue tant l’australien habite le mutant. Il dit adieu à son rôle de la plus belle des manière sans même avoir besoin d’une grande fin épique comme on s’y attendait mais plutôt une conclusion intimiste et brutale. Patrick Stewart (Dune, Star Strek) interprète lui aussi son personnage emblématique pour la dernière fois et il surprend avec ce Charles Xavier malade et presque fou qui détonne avec le sage leader des films précédents , il a su se réinventer pour offrir lui aussi un magnifique épilogue au Professeur. La toute jeune Daphné Keen (The Refugees) est la révélation du film , exister à l’écran entre ces deux légendes de la saga qui cristallisent toutes les attentions n’était pas gagné d’avance et pourtant elle fait preuve d’une maturité déconcertante pour se tailler une part du gâteau. Nous avons là une enfant dans un film d’adultes et la comédienne l’a si bien compris qu’on oublie vite son âge tant son jeu n’a rien à envier à celui des ses aînés. Une actrice à suivre donc. Derrière ce trio flamboyant les rôles secondaires ont un peu plus de peine à se démarquer et si Stephen Merchant (The Office) incarne un Caliban convaincant et brave , les méchants peinent quant à eux convaincre : Boyd Holdbrook (Narcos, Gone Girl)en fait un peu trop et Richard Grant (Gosford Park) est même transparent même s’ils ne sont pas aidés aussi par le traitement réservé à leur personnage, le film se basant essentiellement sur le trio principal , les méchants deviennent alors une menace floue et finalement peu intéressante à analyser ; c’est un point que l’on peut regretter. Peut-être qu’avec des antagonistes plus travaillés Logan aurait pu être parfait. Mention spéciale aux interprètes de la famille Munson chez qui nos héros font une halte qui offre au public l’une des rares scènes de calme, de tranquillité et de partage du film.
Constante des films superhéroïques ces dernières années l’humour n’est pas complètement abandonné malgré les apparences. Utilisé avec parcimonie il ponctue le parcours des héros sans jamais prendre le dessus ou sembler déplacé. Oubliez les plaisanteries douteuses pour faire descendre la tension aux moments critiques et souhaitez la bienvenue à un humour plus authentique , cohérent ; tous ces moments où les personnages , humains comme nous, se permettent de rire et de sourire.
Le film n’est pas parfait loin de là ; il y a quelques longueurs et le traitement des méchants est insuffisant . Des questions politiques et sociales sont aussi esquissés mais sont trop peu approfondies pour soulever de réels enjeux ( exploitation agricole, création de mutants en laboratoire, esclavage militaire etc.) Mais on a envie de tout pardonner à ce film dont la proposition et si osée et maîtrisée que l’on ne peut que saluer l’audace du réalisateur qui a enfin pu et su proposer une vraie oeuvre de cinéma se suffisant à elle même ( pas la peine d’avoir vu toute la saga pour voir le film ) mais aussi un hommage aussi émouvant que puissant au mythique personnage de Hugh Logan.
Le mot de la fin:
Film avec des héros plutôt que film de héros, Logan ose emprunter un chemin reposant sur l’authenticité, le réalisme brutal et l’émotion. En sort une oeuvre intimiste aux airs de film d’auteur portée par d’excellents acteurs principaux qui se détache de tout ce qui a été fait dans le genre. Plus qu’un bon film Logan est une oeuvre singulière et marginale qui ne vous laissera pas de marbre et a tout pour devenir culte.
Ma Note: 19/20
Le Procès du Siècle (2017)
Le Procès du Siècle
(2017) de Mick Jackson
Le Procès du siècle prend pour sujet le procès (réel) qui a eu lieu à l’aube des années 2000 entre Deborah Lipstadt, professeure d’Histoire spécialisée sur le Shoah , et David Irving, écrivain aux thèses négationnistes. Un événement peut-être un peu oublié du public d’aujourd’hui mais qui est malheureusement toujours d’actualité ( les révisionnistes et leurs soutiens font toujours parler d’eux à travers le monde).
En partant de cette histoire judiciaire, Mick Jackson construit un film assez sage, respectueux des faits et efficace. La construction scénaristique est très classique avec un schéma connu pour un film judiciaire: la présentation du personnage principal et de l’élément perturbateur qui vient bousculer son quotidien, ici le Pr Lipstadt et l’irruption de Irving dans sa vie qui décide de la poursuivre en justice pour diffamation à Londres ( le droit britannique étant fait de tel manière que c’est à l’accusé de fournir des preuves de son innocence), puis nous assistons à la mise en place de la défense autour d’une équipe d’avocats et de juristes, s’ensuivent le procès à proprement parler , le verdict final et la conclusion. Le scénario ne s’écarte jamais de cette feuille de route bien ficelée et ne surprend quasiment jamais hormis lors de quelques sursauts bien sentis mais très brefs. Les scénaristes ne nous font jamais vraiment douter de l’issue du procès et de la décision du juge. Déborah et ses avocats rencontrent bien quelques difficultés mais on ne les sent jamais mis dos au mur par un Irving ayant fait le choix de se défendre seul. Certes il fallait respecter le déroulé des faits originaux mais les scénaristes auraient dû trouver un moyen d’installer une tension un peu plus prégnante. Finalement le film est trop facile , il se contente de présenter le déroulé des événements sans jamais remettre en question son scénario. La ligne est tracée et le film ne fait que la suivre ce qui est dommage pour un film dont le sujet de base se démarque quelque peu du reste des films de procès. Cependant si on accepte ce déroulé sans rebonds on pourra apprécier cette histoire qui est plutôt bien mené, les scènes s’enchaînant avec cohérence et les dialogues se révélant pertinents.
Le cadre de l’action se déroule dans la capitale britannique où le réalisateur a posé sa caméra avec maîtrise. Jackson retranscrit parfaitement l’atmosphère londonnienne du début du XXIe siècle que ce soit dans les rues, les restaurants ou bien sûr la Cour Royale de Justice où l’équipe du film a eu l’autorisation exceptionnelle de pouvoir y tourner les scènes de tribunal. Le film nous amène aussi brièvement à Auschwitz-Birkenau lors d’un passage charnière pour renforcer les enjeux et l’engagement des personnages; ainsi qu’à Atlanta, ville du Pr Lipstadt. C’est un véritable sentiment d’authenticité qui se dégage du film et qui se retrouve jusqu’aux scène de procès où les échanges, questions, accusations, plaidoyers ou réquisitoires sont conformes au mot près à ce qui s’est réellement dit. Dommage que certains plans étranges et discutables nous tirent un peu de cette ambiance. La photographie est des plus classique mais plutôt agréable d’autant plus les rares moments où le réalisateur tentent d’autre chose il se rate dans les grandes largeurs.
Mais ce qui porte ce film au scénario paresseux ce sont ses comédiens qui incarnent avec talent les acteurs réels du procès de 2000. Rachel Weisz ( La momie, The Constant Gardener) joue une Déborah Lipstadt forte, déterminée et touchante et fait de son personnage une véritable héroïne du début de ce siècle. Timothy Spall (Harry Potter, Mr Turner)lui fait face dans le rôle de David Irving et on ne peut imaginer un autre dans la peau du négationniste tant tout est si justement joué: le langage parlé et corporel, l’attitude surprenante et désinvolte ou la crainte qu’il inspire. Tom Wilkinson ( Batman Begins, Eternal Sunshine of the Spotless Mind) et Andrew Scott ( 007: Spectre, Sherlock): deux grands noms du cinéma britannique forment un très beau duo d’avocats qui s’efforcent de remporter ce procès non à force de sentiments mais bien à l’aide d’arguments tangibles et plus pragmatiques. Leur refus absolu de faire témoigner des rescapés de l’Holocauste à la barre malgré l’insistance répétée de Déborah au profit d’une approche beaucoup plus technique et un des moments forts du récit. Au delà de ce quatuor , les seconds rôles peinent à exister et font plus de la figuration qu’autre chose malgré la présence de quelques scènes ou Mick Jason essaie d’intéresser le public à leur sort mais cela se révèle insuffisat comme pour les tentatives du personnage de Caren Pistorius ( Slow West).
Le mot de la fin:
Film judiciaire traitant d’un sujet grave , Le Procès du siècle s’avère être efficace dans son travail de retranscription presque pédagogique des faits. S’il pêche par sa trop grande simplicité, il garde un certain cachet d’authenticité et se révèle plaisant à voir d’autant plus que les acteurs principaux illuminent l’écran de leur prestation.
Ma note: 14/20 Casting excellent, ambiance parfaite et sujet captivant, Le Procès du siècle avait tout pour être excellent mais sa frilosité l’en empêche. Dommage...
Doctor Strange (2016)
Doctor Strange (2016)
de Scott Derrickson
Le monstre Marvel Studios revient au cinéma avec une origin story qui permet de dévoiler une nouvelle facette de l’univers superhéroïque. Rafraîchissant mais pas inoubliable.
Á force de sortir des films à une cadence industrielle, Marvel a adopté la fâcheuse tendance d’alterner le bon , le moyen et le médiocre et ce parfois dans un seul et même long métrage ( même si on n’a pas encore eu de catastrophe). Ses trois derniers films en étaient l’illustration parfaite : un Avengers : L’Ere d’Ultron décevant au printemps 2015, un Ant-Man divertissant mais conventionnel à l’été 2015 et un très bon Captain America : Civil War au printemps 2016. Avec Docteur Strange , la Maison des Idées nous présente un nouveau héros qui sera amené à prendre une place importante au sein de l’univers connecté. En effet après la technologie, la biologie, les extra-terrestres inspirés de mythes nordiques, ou le space opera c’est à présent la magie qui se dévoile dans ce long-métrage.
D’emblée, on comprend qu’avec ce film, Marvel veut assurer le coup tranquillement : un réalisateur peu connu qui fera ce qu’on lui demande de faire, un scénario efficace mais classique et un budget conséquent. Ajoutons à cela un casting tout bonnement exceptionnel réunissant Benedict Cumberbatch ( Sherlock, Imitation Game ), Chiwetel Ejiofor ( 12 years a Slave), Rachel Mc Adams ( Sherlock Holmes, True Detective) , Tilda Swinton ( Narnia , L’étrange histoire de Benjamin Button) et bien sûr le magnétique Madds Mikkelsen ( Hannibal, Casion Royale) ; autant dire du très lourd.
Le film nous donne à voir le périple de Stephen Strange; chirurgien brillant et arrogant qui perd l’usage de ses mains suite à un accident de voiture. Son dernier recours sera un centre d’arts mystiques en Asie, au Népal. Si le personnage, en bon cartésien, est d’abord sceptique; il finira par révéler tout son potentiel pour la maîtrise de la magie.
Soyons clair: le gros point fort du film ce sont les effets spéciaux ; d’abord parce qu’ils sont réussis mais aussi et surtout car ils apportent quelque chose de neuf et créatif. Quel plaisir de voir cette formidable technologie utilisée pour autre chose que des explosions et de la destruction massive. Ici les “trip” magiques qui font penser à Inception de Nolan surprennent et impressionnent ( à voir en 3D) et nous retiendrons la scène d’action finale où les héros se battent alors que le temps remonte et que le quartier autour d’eux se reconstruit. Bluffant et auss amusant de par le contre pied que ce passage prend par rapport au scènes d'action finales des autres films de super-héros qui commençaient à devenir redondantes et toutes similaires..
Le casting est excellent et fait aussi la force du film; c’est d’autant plus remarquables que les personnages que les acteurs interprètent ne sont pas franchement toujours très intéressant : Cumberbatch interprète brillamment ce héros qui a parfois des airs de Tony Stark ( Robert Downey Jr.) et Tilda Swinton parvient à intriguer dans le rôle de l’énigmatique Ancien. Rachel McAdams et Ejiofor sauvent leurs personnages respectifs bien trop lisses par leur jeu d’acteur et Benedict Wong sert de caution comique traditionnelle. On regrettera seulement que le rôle de Madds Mikkelsen ne soit pas plus travaillé. L’acteur danois méritait mieux qu’un banal et enième méchant voulant amener les ténèbres sur le monde…
Mais si le film se démarque par une identité visuelle originale et intéressante, il pêche clairement au niveau du scénario. Marvel n’a pas voulu prendre de risques sur ce plan et nous a concocté une trame trop classique voire parfois bancale. A l’instar d’Ant-Man , le scénario s’il reste efficace dans les grandes lignes en reprenant les ingrédients qui font le succès du studio ne surprend jamais, pire il ne fait jamais vibrer le spectateur qui a le sentiment de connaître déjà cette histoire vue et revue. Le tracé est très linéaire : situation initiale, élément perturbateur, apprentissage du héros, péripéties puis situation finale et happy end…
Le mot de la fin:
Marvel avait l’occasion de nous faire un excellent film au vu du matériel de départ et du vivier impressionnant de comédiens mais pour cela il fallait prendre des risques. Risques qui ont très bien été pris sur le plan visuel mais pas sur le plan scénaristique. C’est d’autant plus dommage que quand la Maison des Idées sort des sentiers battus elle le fait bien, comme en témoigne le déjanté Les Gardiens de la Galaxie de James Gunn ou les deux derniers Captain America des frères Russo.
Ma note: 13/20 Un casting excellent et un spectacle visuel époustouflant pour un récit gentillet qui manque d’audace, de folie et surtout de magie … problématique pour un film de magiciens
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