Critiques & Cie

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Livres

Retour sur les livres lus devant la cheminé avec nos chaussettes en laine.


Guide des Egarés (2016)

Guide des Egarés

de Jean d'Ormesson (2016)

 

 

 L’illustre Académicien nous propose avec ce court ouvrage  de nous guider, nous pauvres égarés de ce monde, le long des pérégrinations de sa pensée à la fois tortueuse et si simple, à la fois complexe et évidente,  à la fois profonde et légère.

 

 Chaque chapitre du livre, intitulé en hommage au philosophe médiéval Maïmonide auteur d’un autre Guide des Egarés de son temps,  correspond à un mot clé sur lequel d’Ormesson s’interroge et réfléchit. Si tout cela peut paraître assez décousue au premier abord on se rend vite compte qu’en réalité tout est savamment orchestré selon un fil conducteur bien précis.

 

 Si l’Immortel refuse de qualifier son oeuvre de traité philosophique ce n’est pas par pure modestie convenue mais bien car ce Guide des Egarés relève d’un autre domaine. Là où les philosophes écrivent ce qui est, ou ce qu’ils pensent être, ici l’écrivain se contente de s’étonner, s’interroger, s’interpeller à propos de ce monde qui nous entoure. Il ne réfléchit pas à la place du lecteur mais lui donne à penser en distillant avec malice et saveur des pistes de réflexion; il ne se risque d’ailleurs que très rarement à dire ce qu’il pense et quand il le fait c’est toujours en prenant des pincettes avec l’emploi du conditionnel.  Jean d’Ormesson se pose alors comme un guide, qui du haut de ses neuf décennies pointe du doigt tous ces idées et éléments qui rythment notre quotidien et qui semblent  si évidents en nous murmurant à l’oreille d’une voix sage “ Arrête-toi un instant et regarde cette chose, considère la à nouveau; tu verras que le monde n’est pas si évident que tu le croyais”. Tout ce que l’on peut dire essentiel , au sens premier du terme, y passe : l’eau, l’air, la justice, la mort, le bonheur, Dieu etc.

 

 Avec son style accessible et savoureux qui traduit le discernement de l’auteur mais aussi la conscience de sa propre insignifiance apparente dans l’univers, le Guide des Egarés réussit le pari d’interroger le monde de la manière la plus candide voire enfantine , tel un nourrisson qui s’extasie devant ce qui indiffère les adultes. Le ton n’est jamais moralisateur ou arrogant et  pas une fois l’auteur ne prétend mieux penser que ses lecteurs.

 

Le mot de la fin:

 Trop souvent , on a tendance à oublier les choses essentielles pour s’occuper l’esprit avec des affaires plus secondaires, futiles. A travers ce guide de vie , d’Ormesson tente de nous remettre sur la bonne voie : chercher à comprendre le monde dans lequel nous vivons et peu importe si nous y arrivons ou pas ( personne n’y arrivera réellement d’ailleurs) car l’important est dans la démarche qui amène à l’humilité. S’il est confortable de vivre sans questions on ne pourra nier qu’il est plus édifiant et même excitant de chercher à savoir.   On se laisse sans hésiter embarquer dans cette quête quasiment spirituelle d’un amoureux du monde qui se demande comment l’aborder.

 

 

Ma note: 18/20

 

  

 


29/08/2017
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Bel-Ami (1885)

Bel-Ami

De Guy de Maupassant (1885)

L’écrivain, précurseur du courant naturaliste, nous présente la trajectoire singulière et peu commune de George Duroy / une ascension sociale aussi fulgurante et remarquable que troublante.

 

 La force du récit réside avant tout dans son personnage principal, surnommé “Bel-Ami”, qui, loin d’être un héros, suscite un réel attachement de la part du lecteur. Ce dernier le découvre en effet au plus bas de l’échelle sociale au début du roman : ancien soldat ayant quitté sa province natale pour Paris en quête de richesse; il est ruiné, vit dans un petit logement insalubre et peine à boucler ses fins de mois. Mais la chance va finir  par tourner à son avantage et dès lors tout va lui sourire et sa bonne étoile ne le quittera plus. Pour se faire un nom il passe par le monde du journalisme et un travail de petit chroniqueur à la Vie Française obtenu grâce à l’un de ses amis retrouvés : Charles Forestier. Pourtant, au départ, le bougre ne se révèle pas vraiment talentueux et doit compter sur l’aide de la femme de Forestier, Madeleine, pour écrire ses articles. En réalité la force du personnage réside moins dans sa plume qu’en son pouvoir de séduction. En fréquentant ce milieu mondain et bourgeois parisien et les nombreux dîners il tisse des liens et établit des relations. En gagnant l’amitié de Madeleine et le coeur de Mme de Marelle, Duroy ( notre personnage principal) se rend peu à peu compte de la puissance que peuvent lui conférer les femmes. Il a toujours aimé l’amour et les femmes mais n’avait jamais vraiment su comment s’y prendre pour en tirer profit , il finissait ainsi le plus souvent dans les bras de prostituées. En entrant par la petite porte dans la haute société, Georges Duroy comprend alors qu’il a une vraie carte à jouer dans ce domaine, et quelle carte! Dès lors rien ne semble plus pouvoir l’arrêter, après Mme de Marelle ce sera Madeleine Forestier qu’il épouse après la mort de Charles alors même que quelques mois plutôt elle lui déclarait que jamais elle ne serait son amante. Mais nulle ne peut désormais résister résister à Duroy dont l’ambition devient dévorante. Maupassant nous décrit avec maîtrise le destin singulier de ce petit provincial sans aucune qualification  qui finira auprès des plus grands avec un faux titre de noblesse : “ Du Roy”. On assiste à chaque étape de sa progression dans ce milieu aussi attrayant que effrayant où se mêlent jeux de séduction, combines politiques, intérêts financiers ou culte du divertissement. Duroy s’y plaît mais ne se contente pas d’y être dans ce monde, il veut en devenir le chef d’orchestre.

 

 Complexe à souhait, loin du stéréotype et originaire d’un autre monde  le personnage de Duroy est le prisme parfait pour observer et essayer de comprendre cette société bourgeoise parisienne de la fin du XIXe siècle. La panoplie de personnages est importante et présente toutes les sphères de la société : artistes, courtisanes, journalistes, politiques, nobles ou plutôt nobliaux , militaires , la paysannerie est même présente à travers les parents de Duroy. Les informations disséminés ça et là brillent par leur précision  et on sent là les influences du pré-naturalisme pour qui le souci du détail et de la fidélité au monde réel est centrale. Le roman inscrit dans un cadre historique et social clair est aussi un formidable condensé d’informations sur un milieu donné  à cette époque comme le seront plus tard les romans de la saga les Rougon-Macquart de Zola,  une plongée dans le monde, de véritables reportages derrière la fiction.

 

 Maupassant n’en oublie pas pour autant d’aborder les sujets plus philosophiques qu’il se plaît à traiter dans ses oeuvres. Dans Bel-Ami ce sont les passages concernant la mort qui marquent. Il y a évidemment l’agonie de Charles Forestier, frappé par la maladie mais aussi la mélancolie du vieux poète Norbert de Varenne dont la tirade sur le déclin, la vieillesse et la mort est peut-être la plus poétique, théâtrale et marquante du récit. L’amour est également est très largement traité, mais c’est un amour loin des beaux et idylliques idéaux; ce désir, presque bestial, fardé de courtoisie et de bonnes manières. Un amour volage, éphémère, changeant que Duroy apprend à maîtriser pour mettre le monde à ses pieds. (On relèvera également le traitement des relations familiales illustrées par la querelle au foyer Walter).

 

 

 Le style de Maupassant est très plaisant: il ne tombe jamais dans la surenchère et ce roman classique se lit très facilement et avec du plaisir, l’auteur s’étant avant tout focalisé sur le parcours du personnage éponyme. Pour autant il ne tombe pas dans la simplicité et les effets stylistiques sont  distribués avec intelligence et sans trop en faire s’intègrent parfaitement à la trame pour lui donner une puissance littéraire qui traversera les âges. Les passages descriptifs sont souvent brefs mais toujours très équivoques tout en laissant aux lecteurs le soin d’imaginer , de rêver certains détails.

 

 

 Finalement on regrettera peut-être une fin quelque peu frustrante dans le sens où elle n’y ressemble pas vraiment. Duroy désormais marié à Suzanne Walter, poursuit sa progression socio-économique et ne pouvant plus se contenter du journalisme, il se tourne, toujours animé par cette insatiable ambition qui le caractérise, vers la Chambre des Députés. Le récit s’arrête là et nous privant de l’entrée de Duroy dans le monde de la politique ou du moins sa tentative d’entrée ; mais aussi et surtout de sa  possible phase de déclin qui doit frapper tout homme un jour ou l’autre selon Norbert de Varenne. Il aurait été si intéressant de savoir si cet homme à qui aucune règle du monde ne semble s’appliquer échapperait également à la déchéance ou au contraire se ferait rattraper par la dure réalité. Mais d’un autre côté, ce genre de conclusion en suspens est un peu la marque de fabrique de Maupassant ( voir Le Horla), il donne ainsi implicitement des pistes au lecteur qui se retrouve avec la lourde tâche d’imaginer la suite. Ce n’est peut-être pas plus mal  au fond  : dire d’un livre que sa fin arrive trop tôt c’est aussi avouer que c’est un succès.

Le mot de la fin/ Pour conclure:

 

 

 Maupassant nous présente le destin exceptionnel de cet homme parti de rien qui gravit les échelons d’un monde social où il ne devrait pas se trouver en usant de son plus grand atout : les femmes. Le roman est fluide, agréable, rythmé, et maîtrisé. A travers le récit de ce parcours exceptionnel l’écrivain réussit l’exploit de créer un lien d’attachement entre  son personnage pourtant souvent exécrable, et le lecteur par l’exploit que représente cette trajectoire.

 

Ma note: 18/20

 


29/08/2017
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Fatherland (1992)

Fatherland

de Robert Harris (1992)

  

 Au rang des romans uchroniques ceux portant sur une victoire de l’Axe durant la Seconde Guerre mondiale sont emblématiques. Le maître de la science fiction Philip K. Dick s’y était lui-même essayé avec Le Maître du Haut Château oeuvre envoûtante teintée de mysticisme et de fantastique. En cela, et malgré leurs postulats de départ quasiment identiques, Fatherland prend le contrepied dans sa démarche. Robert Harris est un journaliste et cela se ressent dans l’approche aux airs de documentaire que prend le roman ici ; quand Dick ne s'embarrassait pas tellement des explications historico-uchroniques ou de la vraisemblance ( même si l’Allemagne eut gagné la guerre il aurait été peu probable qu’elle parvienne à envahir les Etats-Unis) Harris, lui, opte pour une approche plus “réaliste” dans la mesure où ce terme peut être utilisé dans un tel contexte.  Ici le Reich maîtrise la globalité du continent européen et se retrouve engagé depuis l’armistice de 1946 dans une sorte de “Guerre Froide” avec les Etats-Unis ; en cette année 1964 cependant une période de détente semble se profiler grâce à la volonté de rapprochement du président Kennedy. Ce contexte géopolitique imaginaire passionnant ne sera pourtant pas au coeur du sujet mais servira seulement d’une toile de fond où évoluent des personnages pas forcément importants ou influents et c’est là la force de la trame : on ne nous raconte ni l’histoire d’Hitler ni celle de la Résistance ; on assiste à une enquête policière menée par un officier SS et une journaliste américaine basée à Berlin et c’est à travers leurs yeux que l’on découvre ce monde inquiétant et intrigant.  Dans son souci de précision journalistique l’auteur nous dépeint avec précision Berlin , ses environs et les autres lieux où l’histoire nous conduit comme la Suisse neutre ; il profite de chacun de ses endroits pour nous en dévoiler un peu plus des règles et enjeux de cet univers savamment construits et , très important, il nous donne l’impression d’un univers cohérent dont seulement une petite partie est visible dans le roman. Comme un iceberg dont on ne verrait que le sommet.

 

 Les personnages sont également une véritable réussite en particulier l’inspecteur Xavier March qui est aux antipodes de la figure héroïque à laquelle on aurait pu s’attendre. Tout d’abord c’est un officier S.S , cela pose la personne même si il n’est pas vraiment un fervent admirateur du nazisme il aime faire son métier de détective, et sa situation personnelle est assez peu enviable : divorcé, méprisé par son fils et surveillé par ses supérieurs pour “insoumission”; il ne peut compter que sur son collègue et ami Max Jaeger , du moins le pense-t-il.  Son enquête commence lorsqu’il découvre le corps inanimé et mutilé d’un haut dignitaire nazi dans un lac aux abord de la capitale ; au fil de l’enquête il se rendra compte qu’il ne s’agit pas d’un simple meurtre mais bien d’une conspiration contre laquelle il lui sera difficile de s’interposer.  Il sera aidé par la journaliste américaine Charlotte Maguire dont il acquiert la confiance puis l’amour , un personnage féminin pétillant et loin du stéréotype qui est une réelle valeur ajoutée au récit tant l’alchimie avec March fonctionne.

 

 Autour de ce duo gravitent divers autres personnages plus ou moins dignes de confiance comme Jaeger, le cadet Jost ou l’américain Nightingale mais aussi et surtout des dignitaires nazis ayant vraiment existé comme le violent Globocnick et l’intrigant Nebe et qui sont ici les rappels que nul ne peut s’opposer aux plans du Reich dans ce monde.

 

 L’intrigue débouche sur une révélation que tout lecteur connaît sûrement depuis des années à la différence des personnages stupéfaits de cette uchronie mais cela est si bien amené que l’on n’est pas déçu et quand bien même ce serait  le cas  le final palpitant vous tiendra assurément en haleine jusqu’au bout.

 

 Développer une telle uchronie en prenant le parti d’un détective allemand est un pari osé mais judicieux dans la mesure où cela permet à la fois de montrer que tout le monde n’est pas soit tout blanc soit tout noir ( même si certainsy tendent quand même)  et à la fois de nous dépeindre cet effrayant Reich millénaire de l’intérieur où tout est contrôlé et où les trahisons et autres coups bas orchestrés par le pouvoir pour arriver à ses fins n’ont pas de limite.

 

 J’ai lu ce livre dans sa version originale en anglais et si certains petits passages, particulièrement descriptifs, ont échappé à ma totale compréhension et que l’anglais n’est pas forcément toujours facile je suis tout de même content d’être arrivé au bout de mon premier long roman adulte cette langue.  La démarche journalistique et détaillée de l’auteur donne une crédibilité à une histoire palpitante où le suspense n’est pas délaissé surtout dans une dernière partie détonnante.

 

Le mot de la fin:

 

Avec Fatherland Harris prouve qu’il est aussi un écrivain de talent capable de nous conter une histoire palpitante tout en posant les bonnes questions à son lecteur en lui montrant un aperçu de ce qu’aurait pu être le monde si l’Histoire avait été différente et si vaincus étaient en fait vainqueurs.

 

Ma note : 17/20

Un récit détaillé pour une trame frémissante un peu lente à décoller certes mais passionnante. Une vraie réussite et déjà un classique de l’uchronie ; à lire absolument pour les amateurs du genre.

 


28/08/2017
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La Peau de chagrin (1831)

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La Peau de chagrin

De Honoré de Balzac ( 1831)

 

   Avec l’un de ses premiers romans, le jeune Balzac pose les bases de sa philosophie et de son style qui transparaîtront dans tout la Comédie Humaine. Toutefois ce roman teinté de mysticisme et d’exotisme occupe une place bien particulière dans l’oeuvre de l’écrivain réaliste.

 

   Le récit retrace le parcours de Raphaël, jeune homme dépressif et sur le point de se donner la mort. Presque par hasard, il trouve une peau de chagrin dans une boutique d’antiquités dont le vendeur affirme qu’elle est magique: elle aurait le pouvoir d’exaucer tout souhait. L’antiquaire le met cependant en garde; acquérir ce talisman revient à conclure un pacte avec le diable ; à mesure que les vœux se multiplieront, la peau rétrécira jusqu’à disparaître; entraînant la mort de son propriétaire. Sceptique dans un premier temps, Raphaël va vite se rendre compte que l’objet semble bien disposer de ces pouvoirs. S’il connaît d’abord une période de jouissance, il va vite déchanter en réalisant qu’il est tombé dans une spirale infernale et tentera tout pour échapper à son funeste destin, en vain :il ne fera que se précipiter vers la tombe sans le vouloir.

 

   Le roman est découpé en trois parties, l’auteur nous présente d’abord son personnage principal, désabusé, avant de décrire savoureusement la boutique de l’antiquaire avec moult détails et une pointe de mysticisme exotique bienvenue. Puis dans un second temps, nous découvrons le passé de Raphaël à travers le récit qu’en fait le personnage à un de ses “amis”. Toutes ses désillusions et épreuves nous y sont relatées et nous comprenons comme il en est arrivé là. Enfin dans une dernière partie nous assistons à la déchéance du “héros”; prisonnier de son talisman qui représente son âme et sa force vitale , Raphaël lutte vainement pour échapper à la fatalité.

 

 La force du récit réside avant tout dans son personnage principale : jeune homme assez médiocre à qui la fortune et la vie n’ont pas souri. On le suit dans chacune des étapes qui le conduiront à sa fin dans un état d’impuissance. Nous connaissons le dénouement depuis le début mais nous ne pouvons rien faire pour l’empêcher de se produire. Raphaël aussi en a conscience mais refuse de l’admettre. Le récit tragique deviendra même une morbide absurdité lorsque pour s’accrocher à la vie, le personnage “vit comme un mort” , si tant est que cela soit possible : dormant toute la journée, ne se levant que pour manger etc. En voulant éviter tout désir pour espérer quelques semaines de vie supplémentaires, Raphaël finira par mourir à cause d’une pulsion sexuelle et non de la disparition du talisman.

 

 Malgré les relents fantastiques du roman, Balzac reste Balzac et fait don du Balzac dans el texte. On retrouve donc dans La Peau de Chagrin une critique acerbe d’une société fracturée, insensible et superficielle à l’image de la comtesse Foedora. Le “mal du siècle” qui touche la jeunesse de l’époque y est également très présent à travers les sentiments de Raphaël. Enfin si le récit ne peut être qualifié de “roman historique”, les événements historiques servant seulement de lointaine toile de fond, on découvre ou redécouvre tout de même la description d’une France à cette époque viciée et illusoire.

 

 Au niveau du style, Balzac est fidèle à lui-même avec de longs passages descriptifs très détaillés et parfois poétiques qui peuvent s’étendre sur des pages. Si vous n’y arrivez pas avec son style d’écriture , passez votre chemin car La Peau de chagrin n’est pas forcément plus accessible ou vulgarisé  que ses autres livres. Les dialogues sont somme toute peu nombreux mais toujours pertinents et vivants, Balzac ayant retranscrit avec exactitude le phrasé des différents catégories sociales.

 

Pour conclure/Le mot de la fin

 

  Si ce roman à la limite du fantastique semble éloigné des codes stricts du réalisme dans lequel brillera Balzac durant le reste de sa carrière, La Peau de chagrin  n’est pourtant pas  à mettre de côté de son oeuvre. Le livre s’inscrit en effet très bien , malgré sa différence, dans l’oeuvre globale de La Comédie Humaine. A la fois récit introspectif sur la chute d’une jeune âme et tableau d’une société malade et corrompue , La Peau de chagrin est un classique . Ajoutez-y le talent stylistique de Balzac et sa vision réaliste et pessimiste et vous aurez un très grand classique qui donne  à réfléchir.

 

Ma note: 17/20 Un Balzac surprenant qui prend aux tripes tout en instruisant, dénonçant et intrigant. A lire et à relire.

 

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27/08/2017
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